PUNTO DI FUGA
ROME, ITALIE
2021
PUNTO DI FUGA, ROME, ITALIE, 2021
À partir du 21 juillet 2021, la façade du Palais Farnèse, qui abrite l’Ambassade de France en Italie, à Rome, accueille une œuvre monumentale de JR. Ce spectaculaire trompe-l'œil de plus de 600 m2, intitulé Punto di Fuga (= point de fuite), se déploie sur les palissades de la place Farnèse ainsi que sur une structure d’échafaudages. L’œuvre révèle à sa manière une partie réelle ou revisitée de l'intérieur du palais, une façon également d’illustrer le souhait de l’Ambassade que le palais reste « ouvert pour travaux » pendant toute la durée de son chantier de rénovation.
Emblématique par son architecture et ses décors à la fresque, le palais Farnèse a toujours été un lieu d’inspiration pour les artistes. Avec Punto di Fuga, JR crée une fantaisie architecturale qui orchestre la rencontre entre des espaces fidèlement évoqués du Palais Farnèse – comme la colonnade du vestibule d’Antonio da Sangallo ou encore les fresques de Salviati dans la Salle des fastes farnésiens – qui semblent surgir d’une matière minérale, suggérant une profondeur tant spatiale que temporelle.
Hommage à l’histoire du palais, l’œuvre restitue la sculpture de l'Hercule Farnèse à sa place d’origine, dans le Cortile du palais, comme en attestent des gravures des XVIe et XVIIe siècles. Elle s’inscrit également dans un subtil écho avec les travaux que JR réalise depuis 2017, à San Francisco, New York ou encore Montfermeil. Sa série des Chroniques constitue, en effet, d’immenses fresques participatives pour lesquelles il photographie ou filme des centaines de personnes qu’il met en scène dans une composition narrative qui offre le portrait d’une époque. La mise en perspective dans Punto di Fuga des fresques de Salviati et des frères Zuccari, peut être lue comme un hommage contemporain à cet impressionnant livre d’histoire qui narre a fresco les origines et les hauts faits de la famille Farnèse.
Cette intime relation entre l’histoire et le contemporain se manifeste également dans le dialogue que JR a souhaité instaurer avec la façade du palais Farnèse, soulignant et mettant en exergue des éléments de l’architecture de Sangallo et de Michel-Ange, invitant le visiteur à en redécouvrir des détails, des armoiries des Farnèse qui surgissent de l’œuvre au système décoratif géométrique en briques rouges.
Réalisée en panneaux de Dibond (aluminium imprimé) fixés sur des échafaudages et en bâches de vinyle sur les palissades, l’œuvre est un parfait exemple d’anamorphose, une illusion mathématique et un jeu visuel qui construit et déconstruit l’image en fonction de la position du spectateur. Pour le palais Farnèse, comme pour ses précédents projets architecturaux au Louvre, au Palazzo Strozzi ou au Trocadéro, JR invite le visiteur à jouer avec l’image qu’il a construite/déconstruite, et à trouver le parfait point d’anamorphose, situé au seuil de la place Farnèse, vers le milieu de la via dei Baullari.